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Le projet culturel et artistique émerge d’un jumelage avec la compagnie In Itinere Collectif, qui sera en résidence au LPA d’Alençon pendant l’année scolaire 2023/2024. Soutenu par une subvention de 5 000 € de la DRAC Normandie[2] et une bourse de création de 2 500 €, le projet mobilisera les classes de première et terminale SAPAT du lycée autour des luttes féminines en explorant la mode et la théâtralisation d’un défilé engagé ainsi que l’adaptation théâtrale d’un film sur une grève féministe du XXème siècle. La finalité du projet est de créer un spectacle vivant unique mettant en avant l’affirmation de la femme et la révolte du féminin à travers des moments clés de l’histoire féministe.
Cette action répond au besoin de nourrir le parcours artistique et culturel de jeunes qui manquent d’ouverture culturelle et qui ont, en majorité, une image stéréotypée et fausse du monde artistique qu’il est important de déconstruire. En effet, la plupart des élèves du LPA appartiennent à un milieu social modeste et sont confrontés à des situations familiales complexes rendant compliqué l’accès à la culture. S’ajoutent à cela des difficultés scolaires qui peuvent aussi agir comme une barrière dans leur rapport à l’art et à la culture.
Le jumelage répond également au besoin des lycéens de s’engager dans un parcours progressif et cohérent, pour évoluer, tout au long de leur formation, du statut de consommateur à celui de spectateur actif jusqu’à devenir acteur impliqué dans un processus de création.
En ce qui concerne les terminales, l’adaptation théâtrale du film We want sex equality vient prolonger le travail mené l’année précédente sur le cinéma, à travers différentes actions rattachées au dispositif Lycéens et apprentis au cinéma (analyse filmique, atelier “scénario/réalisation” sur la question des femmes : stéréotypes, consentement…). Par ailleurs, le choix du théâtre comme domaine artistique privilégié s’inscrit dans le cheminement des lycéens qui ont été initiés en première au spectacle vivant, à travers le Parcours Regards : «La place des femmes et des minorités dans la chanson pop», proposé par la Scène Nationale 61 et la Compagnie UNICODE. Ainsi, le projet constitue un moyen pour les élèves d’analyser la façon dont le thème du féminin est traité et transfiguré selon des prismes artistiques différents, du cinéma au théâtre, en passant par la musique pop afin de comparer des formes artistiques à travers une même thématique.
Les élèves de première ont participé, en seconde, à la mise en place d’un défilé de mode, dans le cadre d’un stage collectif consacré au développement durable dont la finalité était de les sensibiliser à la seconde main. L’objectif, avec le jumelage, est de poursuivre cet engagement écologique, via le renouvellement du partenariat avec l’association AGIR La Redingote qui met en vente des articles de seconde main, en lui ajoutant une dimension artistique et politique, à travers la théâtralisation du défilé et le thème de l’émancipation de la femme par la mode.
Le travail autour de la représentation de la femme est à mettre en relation avec l’importance que les jeunes accordent à l’image de soi et au regard porté sur eux. A travers cette action, les lycéens pourront s’interroger, de façon détournée et distanciée, sur eux-mêmes et prendre conscience de l’image qu’ils peuvent renvoyer aux autres, apprenant par-là même à se connaître et à se construire. Ce travail autour de la représentation est également intimement lié au besoin de développer l’estime de soi des élèves du LPA qui souffrent souvent d’un déficit de confiance. Dans le cadre de l’action, la représentation sur scène contribuera à répondre au besoin de s’exprimer et de prendre confiance. Par ailleurs, l’estime de soi passe, en particulier pour ces jeunes adultes, par la prise de conscience et l’acceptation de leur corps, ce que le jeu théâtral permettra de favoriser à travers le travail sur la conscience de la place du corps dans « l’espace réel » et dans celui de la représentation. Ce travail d’expression corporelle est primordial pour des jeunes qui, dans le cadre de leur formation, sont amenés non seulement à utiliser leur corps comme outil de travail mais aussi à avoir un contact physique direct avec les publics et donc à appréhender le corps de l’autre.
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