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Le projet “De fil en aiguille et de l’usine à la scène : la révolte du féminin” s’inscrit dans le cadre d’un jumelage avec la compagnie In Itinere Collectif dont les artistes seront accueillis en résidence sur le lycée, pendant l’année scolaire 2023/2024, du 27 novembre au 1er décembre et du 15 au 19 avril. Ce dispositif annuel de partenariat en éducation artistique et culturelle qui vise à mettre en relation des artistes et des établissements scolaires est porté par la DRAC Normandie[2] en collaboration avec le Rectorat, les directions des services départementaux de l’éducation nationale et la DRAAF Normandie[3] pour l’enseignement agricole. Cet appel à projet régional auquel ont répondu conjointement Christine Nogarède, l’enseignante d’éducation socioculturelle référente de l’action, et les artistes de la compagnie, a permis d’obtenir une subvention de la DRAC de 5 000 € versée directement au partenaire artistique pour financer des interventions. De plus, une bourse de création de 2 500 € a également été accordée au collectif afin d’associer plus étroitement le projet d’éducation artistique et culturelle à celui des artistes, en finançant des temps dédiés à leur création tout en augmentant leur temps de présence dans l’établissement. Dans ce cadre, la Cie sera présente sur le lycée du 29 janvier au 31 janvier.
L’engagement et le féminin comme fil conducteur du projet…
Les luttes féminines ont été choisies comme fil conducteur du projet car ce thème peut véritablement être fédérateur dans un lycée presque exclusivement féminin, tourné vers les Services aux Personnes. En effet, la question du féminin s’inscrit au cœur même de l’établissement qui, à travers son absence de mixité filles/garçons, à l’image du secteur ultra féminisé, reflète la persistance des stéréotypes de genre dans le monde professionnel.
Les deux classes vont aborder, chacune à leur manière, cette thématique, que ce soit à travers la mode, par le travail de théâtralisation d’un défilé engagé et solidaire mettant en avant l’émancipation de la femme, pour les élèves de 1ère, ou à travers le récit d’une grève féministe du XXème siècle, par l’adaptation théâtrale par les terminales du film de Nigel Cole, We want sex equality qui fait revivre, en 1968, le combat des couturières de l’usine Ford de Dagenham pour obtenir l’égalité salariale avec leurs collègues.
Aussi l’action met-elle en jeu plusieurs problématiques qui s’entrecroisent. Quels ont été les enjeux et les formes prises par ces luttes féminines à travers l’histoire ? Comment s’actualisent-elles encore aujourd’hui et résonnent-elles chez les jeunes ? Se pose également la question de la représentation qui est donnée de ces combats à travers les arts et les médias et de la façon d’incarner ces moments d’histoire sur scène, à travers le théâtre. Cela amène aussi à s’interroger sur les rapports entre réalité et fiction dans un processus de création artistique mais aussi sur les liens entre l’art et l’engagement ainsi que sur le pouvoir du collectif.
Le défilé, créé à partir de vêtements de seconde main, mettra en avant l’émancipation des femmes, par l’intermédiaire de pièces ou de figures emblématiques de la mode (Coco Chanel, la garçonne, la minijupe, le smoking de Yves Saint-Laurent, le look androgyne…). Pour l’adaptation théâtrale, l’accent sera mis sur le contexte socio-historique dans lequel s’inscrit le film mais aussi sur les aspects de la vie des femmes présentés dans l’œuvre pour questionner les luttes actuelles et les différences salariales et discriminatoires encore présentes aujourd’hui.
La finalité du projet sera de transfigurer sur la scène ces moments de luttes féministes et de faire naître de ces deux formes, le défilé mode et la pièce de théâtre, un spectacle vivant unique pour mettre au cœur de la scène l’affirmation de la femme et la révolte du féminin, à travers des combats qui ont marqué l’Histoire.
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